Normes et paramètres

pour l’eau potable

Les lignes directrices de l‘OMS en ce qui concerne la qualité de l’eau potable, mises à jour en 2006 sont la référence en ce qui concerne la sécurité en matière d’eau potable.

pour les eaux de surface

A l’absence de normes maliennes et de celles de l’OMS pour les eaux de surface, la grille de l’Agence du Bassin Adour-Garonne (France) a été utilisée pour apprécier la qualité des eaux.

Température :

La température de l’eau influe sur beaucoup de paramètre d’autres paramètres. C’est en premier lieu le cas pour l’oxygène dissous indispensable à la vie aquatique. Plus la température de l’eau s’élève, plus la quantité d’oxygène dissous diminue. Une température trop élevée des eaux peut donc aboutir à des situations dramatique de manque d’oxygène dissous pouvant entrainer : la disparition des espèces, la réduction de l’auto épuration, l’accumulation des dépôts nauséabonds, la croissance accélérée de des végétaux (dont les algues).

La pollution thermique peut avoir pour origine des rejets d’eaux chaudes urbains ou industriels dans les cours d’eau.

Turbidité :

La mesure de la turbidité permet d’apprécier les informations visuelles sur l’eau. La turbidité traduit la présence de particules en suspension dans l’eau (débris organiques, argiles, organismes microscopiques…). Une turbidité forte peut permettre à des micro-organismes de se fixer sur les particules en suspension et diminuer la lumière utilisée par les plantes aquatiques pour la photosynthèse.

La turbidité s’exprime en unité néphélométrie de turbidité(NTU) et doit être inférieur à 5 NTU.

Conductivité :

La conductivité mesure la capacité de l’eau à conduire le courant électrique entre deux électrodes. La plus part des matières dissoutes dans l’eau se trouvent sous forme d’ions chargés électriquement. La mesure de la conductivité permet donc d’apprécier la quantité des sels dissous dans l’eau.

La conductivité est également fonction de la température de l’eau : elle est importante lorsque la température augmente.

La conductivité s’exprime en micro Siemens par centimètre (µS/cm) ou milli Siemens par centimètre (mS/cm).

pH :

Le pH (potentiel Hydrogène) mesure la concentration en ion H+ de l’eau. Il traduit ainsi la balance entre acide et base sur une échelle de 0 à 14, 7 étant le pH de neutralité. Ce paramètre caractérise un grand nombre d’équilibre physico-chimique et dépend de facteurs multiples dont l’origine de l’eau.

Le pH doit être impérativement mesuré sur terrain.

Le pH doit être situé entre 6,5 et 8,5

Ions majeurs :

La minéralisation de la plus part des eaux est dominé par huit (8) ions appelés couramment les ions majeurs. On distingue les cations : calcium, magnésium, sodium et potassium, et les anions : chlorures, sulfates, nitrate et bicarbonate.

Fluor :

Les sources principales de production du fluor sont les roches sédimentaires.

Les concentrations en fluor sont plus faible si la teneur en Ca2+ est forte.

Le fluor est connu comme un élément essentiel pour la prévention des caries. Cependant une ingestion régulière d’eau dont la concentration en fluor est supérieur à 2 mg/l (OMS) entraine des problèmes de fluoroses osseuse et dentaire (coloration en brun des dents pouvant évoluer jusqu’à leurs pertes).

Sa concentration doit être inférieure ou égale à 0,7 mg/l.

Dureté :

Une eau est dite douce lorsqu’elle est peu chargée en calcium et en magnésium. A l’inverse elle est dite dure.

Une eau dure, par son apport en calcium et en magnésium, est bonne pour la santé, mais elle accélère par contre l’entartrage des conduites et réagit mal au savon. A l’inverse, une eau trop douce a tendance à corroder les canalisations.

Oxygène dissous :

La présence d’oxygène dans l’eau est indispensable à la respiration des êtres vivants aérobies. Elle permet également le processus d’oxydation des matières organiques, mais cette décomposition appauvrit le milieu aquatique en oxygène.

L’oxygénation de l’eau provient d’abord du contact de sa surface avec l’atmosphère. Elle est favorisée par les remous, les cascades et surtout la température car plus l’eau s’échauffe, moins l’oxygène y est soluble.

Des apports en dioxygène dans les eaux sont :

La dissolution du dioxygène de l’air,

La photosynthèse des algues vivant dans l’eau.

La concentration en oxygène dissous doit être supérieure à 7 mg/l.

Matières organiques(MO) :

Contenue dans les eaux, c’est la partie non encore décomposée de la pollution organique (matières vivantes mortes ou déjection d’organismes vivants).

La dégradation de la MO consomme et réduit l’oxygène dissoute de l’eau nécessaire à la vie aquatique.

La charge de pollution organique est quantifiable par les techniques normalisées : la DCO, la DBO5.

La MO constituée en grande partie d’azote organique est en final décomposée par les bactéries principalement en ammonium, nitrites et enfin en nitrates.

Azote ammoniacal (NH4+) :

La présence d’ammoniaque en quantité importante est l’indice d’une contamination par des rejets d’origine domestique ou industrielle. Les urines humaines ou animales contiennent en effet de grandes quantités d’urée qui se transforment rapidement en ammoniaque. Ce paramètre est souvent utilisé comme traceur des eaux usées domestiques. L’ammoniaque présente une forte toxicité pour tous les organismes d’eau douce sous sa forme non ionisée (NH3). La proportion de NH3 augmente en fonction croissante du pH et de la température.

La concentration doit être inférieure ou égale à 0,1 mg/l.

Nitrites (NO2-) :

Les nitrites, (NO2), comme les nitrates, sont présents à l’état naturel dans les sols, les eaux et les plantes, mais généralement en faible quantité. Plus une eau est riche en nitrates, plus le risque est important de consommer des nitrites, car les nitrates se transforment en nitrites par le phénomène chimique de la réduction (élimination d’oxygène). Une trop forte concentration de nitrites dans l’organisme peut provoquer des maladies graves (des cyanoses notamment).

Nitrates (NO3-) :

Les nitrates (NO3) résultent de l’oxydation de l’azote organique provenant du lessivage des engrais et des rejets urbains et industriels et sont donc présents à l’état naturel dans les sols et dans les eaux. Les nitrates sont l’un des éléments nutritifs majeurs des végétaux. Leur présence associée aux autres éléments nutritifs, stimule le développement de la flore aquatique.

Les nitrates aident les plantes à pousser surtout les algues. Or les algues ont besoin d’oxygène pour vivre. Lorsqu’elles se développent trop, elles provoquent une situation d’anoxie (absence d’oxygène) dans l’eau. Dans ces conditions, les poissons et les invertébrés du milieu meurent en grand nombre.

Les nitrates en eux-mêmes ne présentent pas de danger particulier pour la santé, c’est leur transformation en nitrites dans l’estomac qui peut être toxique.

La concentration des nitrates doit être inférieure à 50 mg/l

Ortho phosphates (PO43-) :

D’origine naturelle, urbaine (composant des détergents) ou agricole (lessivage d’engrais), les ortho phosphates sont comme les nitrates un nutriment majeur des végétaux et peuvent entraîner leur prolifération. On considère généralement que les phosphates constituent l’élément limitant des phénomènes d’eutrophisation.

DCO :

La demande chimique en oxygène(DCO) est la quantité d’oxygène consommée par les matières oxydantes présentes dans l’eau quelles que soit leur origine organique ou minérale.

La mesure de la DCO est surtout utilisée pour la surveillance des eaux usées urbaines et industrielles. Elle permet d’estimer la quantité de matière organique présente dans l’eau. Une forte DCO indique une situation d’insuffisance d’oxygène. La vie des poissons est très menacée dans ce cas.

La DCO doit être inférieure ou égale à 20 mg/l.

DBO5 :

La demande biologique en oxygène sur 5 jours(DBO5), représente la quantité d’oxygène nécessaire aux micro-organismes pour oxyder (dégrader) l’ensemble de la matière organique biodégradable présente dans un échantillon d’eau maintenu à 20°C, à l’obscurité, pendant 5 jours. La mesure de la DBO5 est utilisée pour surveiller les rejets. Une DBO élevée indique que les concentrations en oxygène dissous seront réduites, ce qui peut représenter une menace pour certaines espèces de poissons, dont particulièrement les salmonidés (ombles et truites).

La DBO5 doit être inférieure ou égale à 3 mg/l.

Les métaux lourds :

Il s’agit de l’arsenic, du cadmium, du chrome, du zinc, du cuivre, du plomb, du nickel…

Libérés par les activités humaines au niveau des bassins versants (circulation automobile, artisans, bâtiments,…) et déposés sur les surfaces imperméabilisées, les métaux lourds sont ensuite lessivés par les eaux de ruissellement et entraînés dans les fleuves par l’intermédiaire des réseaux d’eaux pluviales.

Les éléments métalliques et leurs dérivés sont pour certain très dangereux parce que potentiellement toxique, non biodégradables et bio-accumulables dans les chaines alimentaires. Ils sont principalement d’origine industrielle mais pas seulement (rejets atmosphériques des incinérateurs de déchets…).

Arsenic(As) :

Fortement toxique, il peut être présent dans l’eau de façon naturelle ou sol pollué.

Sa concentration doit être inférieure ou égale à 0,01 mg/l.

Cadmium(Cd) :

Il provient des rejets industriels, des incinérations de déchets, de l’utilisation d’engrais. Extrêmement toxique, le cadmium s’accumule dans la chaine alimentaire et menace les prédateurs.

La concentration du cadmium doit être inférieure ou égale à 0,001 mg/l.

Chrome(Cr) :

Métal très dur utilisé en traitement de surface des métaux pour améliorer leur résistance. La forme chrome VI (Cr6+) et les chromates(CrO4) sont extrêmement toxiques et cancérigènes.

Sa présence dans les eaux provient de l’érosion des conduites ou de l’activité industrielle.

Sa concentration doit être inférieure ou égale à 0,05 mg/l.

Zinc(Zn) :

Utilisé pour recouvrir les métaux, il est peu toxique au niveau de traces mais sa présence dans les eaux indique souvent celle d’autres métaux ou polluants toxique industriels. Il peut provenir des rejets industriels.

Sa concentration doit être inférieure ou égale à 0,5 mg/l.

Manganèse et Fer :

Le fer et le manganèse sont souvent présents à l’état naturel, ainsi que dans les régions ou l’eau coule à travers des sols riches en matières organiques.

Les sources artificielles sont les suivantes : canalisations, pompes, réservoirs, et autres objets faits en fonte ou en acier pouvant être en contact avec de l’eau. Les effluents industriels, les eaux d’exhaure acide, les eaux usées provenant des sites d’enfouissement des déchets peuvent également contribuer à la présence de fer et de manganèse.

Un résultat d’analyse dépassant le niveau préconisé peut indiquer que l’eau aura un goût, une odeur ou une apparence désagréable ou d’autres caractéristiques.

La concentration du fer doit être inférieure ou égale à 0,5 mg/l ; celle du manganèse doit être inférieure ou égale à 0,1 mg/l.

Plomb(Pb) :

Entraine le saturnisme (érosion des canalisations d’eau potable en plomb). Le plomb est utilisé dans l’industrie : batteries, alliages, traitement de surfaces, munitions etc. sa teneur dans les eaux de surface doit être inférieure ou égale à 0,05 mg/l.

Cyanure :

C’est un composé chimique très toxique. Il existe à l’état naturel à très faible concentration mais aussi industriel. Sa présence dans l’eau est due à plusieurs facteurs dont sa large utilisation dans les activités minières. A très forte quantité, le cyanure peut tuer toutes les bactéries, ce qui empêchera le processus de dégradation.

Sa concentration dans les eaux de surface doit être inférieure ou égale à 0,05 mg/l.

Paramètres Bactériologiques :

Les coliformes fécaux sont des indicateurs de pollution bactériologique et fécale de l’eau. Il s’agit d’un indicateur indirect en ce sens que des taux élevés de coliformes fécaux, une bactérie en soit inoffensive, indiquent une forte chance de retrouver d’autres bactéries et virus potentiellement nuisibles et pathogènes. La présence de coliformes fécaux est surtout associée aux rejets des stations d’épuration municipales, à l’épandage de fumier et aux installations septiques non conformes ou mal entretenues.